Les oiseaux

Le site Natura 2000 de Trévignon possède une mosaïque d’habitats intéressante (milieu marin, estrans, dunes, étangs, prairies…) qui attire de nombreuses espèces d’oiseaux tout au long de l’année. Le milieu marin fait office de vaste garde-manger pour les espèces nicheuses de l’archipel des Glénan (sternes, cormorans, goélands, limicoles…) et les oiseaux marins hivernants (plongeons, grèbes, Pingouin torda…). Les différents estrans (vaseux, sableux, rocheux) attirent un grand nombre de limicoles qui viennent s’y reposer ou s’y alimenter (bécasseaux, gravelots, courlis, barges…), et s’y reproduire (Gravelot à collier interrompu). Certaines falaises dunaires accueillent également plusieurs couples d’Hirondelles de rivage en été. Ensuite, les étangs arrières-dunaires de Trévignon font la particularité de ce site. Des espèces patrimoniales à statut de conservation défavorable profitent de ces zones humides : Butor étoilé, Spatule Blanche, Phragmite aquatique, Blongios nain, Sarcelle d’été… Enfin, des migrateurs y font régulièrement halte pour reprendre les forces nécessaires à leur périple.

68 espèces Natura 2000 ont été intégrées au Document d'Objectifs du site, dont 45 sont protégées au niveau national (voir la galerie photos).

 

Les habitats fonctionnels

La protection des espèces d’oiseaux vivant naturellement à l’état sauvage passe en priorité par la protection de leurs habitats. Pour cela, il est indispensable d’en connaître la répartition et les fonctions. La fonctionnalité des habitats s’exprime par l’utilisation qu’en font les oiseaux pour satisfaire aux différentes phases de leurs cycles biologiques : alimentation, repos et nidification. Le site a été arbitrairement découpée en 11 habitats fonctionnels (voir tableau ci-dessous).

 

Cette analyse fait ressortir l'importance des zones humides (milieux marin et d'estran, loc'hiou, lagunes et prés salés) pour l'ensemble des groupes d'espèces, d'autant que la plupart de ces habitats remplit au moins deux fonctions pour chacun d'eux (alimentation et repos). Il faut toutefois rappeler l'interdépendance de tous les habitats dans la biologie des espèces. En effet, chaque habitat possède ses caractéristiques propres (cortèges spécifiques, propriétés physiques, ressources trophiques…) et ne satisfait que rarement toutes les exigences écologiques d’une espèce. Par exemple, l'absence de reposoirs tranquilles pour les limicoles, à savoir l'estran rocheux la plupart du temps, leur est défavorable malgré la présence de zones d'alimentation riches en ressources (vasières, estrans). Au final, plus de deux tiers des espèces fréquentent au moins deux habitats fonctionnels, et plus d'un tiers en fréquentent au moins trois. Notons enfin que ce constat fait apparaître l'utilisation transversale des milieux marin et côtier d'un côté, et des étangs de l'autre, séparés par le cordon dunaire.

 

Les enjeux

   > les nicheurs : Gravelot à collier interrompu (plages de Trégunc), Sarcelle d'été et Tadorne de Belon (étangs), goélands et Cormoran huppé (Ile Verte à Névez)...

   > les hivernants : grèbes et plongeons (en mer), limicoles, anatidés et échassiers (étangs)...

   > les migrateurs : Phragmite aquatique et Héron pourpré (étangs)...

   > les limicoles : Bécasseau violet, Bécasseau sanderling, Tournepierre à collier...

   > les oiseaux d'eau et de milieux humides : la plupart des espèces

Nombre de ces espèces sont inscrites dans des listes de protection, aux échelles européenne, nationale et régionale. Pour certaines, leur effectif sur le site ont une importance nationale (effectif > 1% de la population française). C'est le cas par exemple du Gravelot à collier interrompu, du Bécasseau sanderling ou du Grèbe à cou noir.

 

Bécasseau sanderling (© O. Doré)

Bécasseau sanderling